Les besoins fondamentaux du chien

Publié le 02-02-2021

Vivre avec un chien nécessite de connaître et de respecter ses besoins fondamentaux. Ce faisant, on permet à nos chiens de s'épanouir et on évite de nombreux comportements gênants.

Avez-vous déjà joué aux Sims ? Ce jeu-vidéo où on fait vivre de petits personnages dont on doit s'assurer du remplissage des jauges des besoins. Je visualise les besoins des chiens de cette manière:

Des jauges représentant les besoins du chien et leurs niveaux de remplissage

Lorsqu'on parle de besoins fondamentaux du chien, on va tout de suite penser à :

  • Manger
  • Boire
  • Faire ses besoins
  • Dormir
  • Respirer
  • Éventuellement, avoir une activité physique (qui se traduira souvent par le fait de se "défouler")

Bon. C'est bien beau tout ça mais c'est loin d'être suffisant ! Avec ces besoins comblés, on garde notre chien en vie mais c'est tout.

Revenons déjà sur les trois derniers points : Dormir, respirer et avoir une activité physique.

  • Dormir :

Le chien n'a pas le même rythme de sommeil que nous. Si nous avons besoin de nos 6 à 8h de sommeil continu, le chien a besoin, lui, d'environ 14h de sommeil. Ce temps de sommeil sera découpé en petites siestes car son cycle de sommeil est d'environ 20min. Dans sa journée, le chien va alterner entre un sommeil profond, dans lequel il va rêver et où son cerveau va traiter les informations de la journée, un temps d'activité et un temps de calme, éveillé et posé. Un chiot qui dort profondément sur un plaid

Souvent la qualité de sommeil de nos loulous est sous-estimée. Or elle est essentielle ! D'elle vont dépendre beaucoup de choses dont son état de santé général. Pour une bonne qualité de sommeil, il va falloir que notre chien ait la possibilité de se détendre dans son endroit à lui, au calme et sans être interrompu constamment (attention aux enfants). On va également éviter de surstimuler notre chien afin qu'il puisse trouver le temps de se reposer.

  • Respirer :

Il semble presque ridicule d’ajouter celui-ci à cette liste, respirer étant un besoin naturel se « faisant tout seul » mais lorsqu'on adopte une race brachycéphale (=au crâne plus large que profond), telle que le bouledogue français, bulldog anglais, boxer, carlin, shih-tzu, pékinois etc, la question se pose précisément. Un bulldog anglais assis dans l'herbe

A force de sélection et d’accentuation des traits qui « plaisent » (recherche de l’hypertype), ces races et bien d’autres ne sont même plus capables de respirer correctement et nécessitent parfois des chirurgies pour les soulager un peu. Troubles du sommeil, syncopes lors de l’effort, difficultés respiratoires et autres sont le prix à payer (pour le chien, bien entendu) pour avoir un chien hypertypé et « mignon ». Ces races, très populaires, passent pourtant leur vie à souffrir de troubles divers, parce qu’elles sont à la mode et se vendent davantage. Si vous songez à adopter une de ces races, renseignez-vous et pensez peut-être à une race moins manipulée génétiquement, voire à un chien de refuge.
 

  • Avoir une activité physique :

Offrir de l'activité physique à notre chien, c'est bien. Mais il ne faut pas réduire celle-ci au fait de se défouler. Si voir notre chien courir à travers les champs ou avec des copains comme un dératé nous ravit, méfions nous de certaines croyances : oui un chien a besoin d'exercice, mais pas forcément de sprinter comme un fou, tous les jours ! Un chien qui court comme si le diable le poursuivait, la bave aux lèvres et les yeux exorbités ne sera pas pour autant un chien heureux. On a tendance à surestimer ce besoin et même à l'encourager alors que cet exercice amène davantage d'excitation, de "mauvaise" fatigue et même de comportements de chiens harceleurs qu'autre chose. De plus, un chien qu'on habitue à courir comme un fou, régulièrement, va gagner en endurance et il vous faudra alors de plus en plus de "dépense physique" pour arriver au même niveau de fatigue. On peut finir avec un chien complètement surexcité, n'arrivant plus à se poser, recherchant toujours l'adrénaline de cette dépense. Méfions-nous donc de ce besoin-là. Optons plutôt pour une activité physique cohérente avec notre type de chien et n'hésitons pas à l'encadrer (cani-cross, cani-VTT, cani-rando, agility, mantrailing...).

Mais alors, si Pitou ne se dépense pas qu'en courant, comment ? Ce qui nous amène aux besoins fondamentaux des chiens trop souvent négligés voire même oubliés :

  • Le besoin masticatoire

Mastiquer est un besoin naturel chez le chien. Non seulement la mastication soulage les douleurs dentaires, aide à lutter contre l'ennui et prodigue une meilleure hygiène dentaire mais elle est également apaisante car elle induit une sécrétion d'endorphine. Si votre chien n'arrive pas à assouvir ce besoin, il pourra éventuellement machouiller vos chaussures, vos meubles et causer alors des destructions. Aujourd'hui, de nombreuses alternatives à vos meubles existent ! On privilégiera les solutions naturelles telles que les cornes de buffle, sabots de veau, nerfs de boeuf, panse, etc. Deux faux os reconstitués à mâcher barrés par une grosse croix rougeOn bannira par contre tous les os reconstitués, qui non seulement sont toxiques par leur composition (colle, produits chimiques, solvants...) mais en plus s'avèrent risqués car propices à l'étouffement, lorsque les couches de peau se détachent.

Attention : Même avec certaines friandises naturelles, les risques d'obstruction de l'oesophage et étouffements restent présents, il est donc préférable de donner les friandises toujours sous surveillance.

  • Le besoin de dépense mentale

Tout comme nous, les chiens ont besoin de réflechir et d'analyser pour avoir une bonne santé mentale. On peut stimuler les capacités de reflexion de nos chiens par l'apprentissage de petits tours (tricks), les jeux d'intelligence, le shaping au clicker (jeu du chaud-froid par exemple) ou encore en stimulant leurs sens.

On peut procéder à de petits aménagements quotidiens simples comme se débarrasser de la gamelle par exemple, pour privilégier la recherche olfactive (dispersion de croquettes dans le jardin ou sur un tapis) ou l'analyse de situation + résolution pour obtenir les croquettes (distributeur interactif type Wobbler de Kong, jouets fourrés avec la ration, croquettes dans une bouteille...).

Un jeu d'intelligence pour chien, où le chien doit bouger ou retirer des objets pour avoir accès à ses friandises     Un "Wobbler" de la marque Kong, c'est à dire un culbuto avec un trou dans lequel on met des croquettes et que le chien doit renverser pour y avoir accès

  • Les besoins sociaux

Animaux sociaux, les chiens domestiques ont besoin de voir leurs copains, d'en rencontrer de nouveaux et d'intéragir avec nous pour être biens dans leurs pattes. Il est donc nécessaire, dès le plus jeune âge (surtout pendant la période de socialisation du chiot) que votre chien voie des copains et rencontre de nouveaux congénères (sympathiques et bien codés) régulièrement. Attention, je ne dis pas de rencontrer tous les chiens de votre quartier ou de jeter votre loulou dans un parc à chiens (au contraire), mais de favoriser les rencontres positives avec des chiens biens dans leurs pattes. On misera davantage sur la qualité que la quantité des rencontres.

Des chiens type lévrier qui jouent dans l'herbe

Quoi que nous fassions et aussi belle que puisse être notre relation avec notre loulou, nous ne serons jamais un chien avec des attributs de chien et un langage de chien. Intéragir avec notre chien est important, au travers de moments de complicité, de jeux, de balades, d'une activité, mais ne remplacera jamais les congénères. Fournissons-lui des contacts positifs et agréables.

  • Le besoin olfactif

Les chiens percevant le monde principalement au travers de leur nez, il est aussi essentiel pour eux de sentir que pour nous de voir. Il est nécessaire de laisser son chien sentir et renifler en balade, que ce soit pour identifier ses congénères, les autres animaux, les dangers potentiels, bref : percevoir le monde qui l'entoure. Un Yorkshire en balade qui renifle l'herbe

Ce besoin peut être assouvi lors des balades quotidiennes mais également au travers de jeux de recherche olfactive à l'intérieur (excellent pour les jours de pluie) ou dans la pratique d'une activité de flair (chasse, détection, mantrailing...).

  • Le besoin exploratoire

Lié au besoin d'activité physique et d'olfaction, le chien a besoin de voir, d'explorer, de sentir des odeurs différentes. Souvent la seule occasion pour votre chien d'explorer, la balade est nécessaire et doit remplir aussi cette fonction. Oubliez l'idée que votre jardin lui suffira. Ou la sempiternelle même balade. Il va falloir se renouveler, trouver d'autres chemins de balade ou alterner régulièrement pour le bien-être de votre chien. Dans certains cas, on s'évite ainsi des problèmes de fugues par exemple parce que Pitou se lasse et veut voir autre chose.

  • Le besoin utilitaire

Un Golden Retriever qui ramène un bâton à la nage

Selon sa race, son patrimoine génétique, notre chien va avoir des besoins d'épanouissement qu'il sera bon de combler. Relevant de l'instinct, puisque sélectionnés sur ces critères, certains chiens s'épanouiront particulièrement dans des activités liées à leur utilité première. Les chiens de chasse prendront plaisir à effectuer des activités de pistage, les chiens de berger aimeront qu'on leur apprenne à rassembler, les huskys à tracter etc. Ces activités ne sont pas exclues pour les autres races, cela dépend surtout de la morphologie du chien (on évitera les sports de courses sur un bouledogue français par exemple), et peuvent être bénéfiques pour d'autres mais lorsqu'on choisit une race, il convient de respecter les instincts et la nature de celle-ci. Voilà pourquoi choisir un chien basé seulement sur le physique n'a aucun sens. Ce faisant, on prend le risque d'avoir un chien malheureux, dont les besoins ne sont pas comblés, mais qui risque également de trouver des paliatifs pour assouvir ses besoins, ce qui se transformera peu à peu en troubles du comportement (trous dans le jardin, destructions, fugues...).

 

Lorsque les jauges de remplissage des besoins de notre chien sont trop basses, on s'expose à des troubles du comportement. En effet, un chien non-épanoui en termes de besoins cherchera à s'apaiser, à combler ce manque par des comportements gênants pour nous. Un chien n'ayant pas sa dose de machouillage/déchiquetage pourra assouvir son besoin de mastication sur votre canapé ou vos meubles. Un chien qui s'ennuie seul dans le jardin va trouver de quoi s'occuper en aboyant après les passants ou en creusant des trous. Certains besoins peuvent légèrement différer selon la génétique (creuser, faire de la prédation, aboyer...) et certains seront important pour un loulou mais pas pour un autre. Alors pour un chien bien dans ses pattes, apprenez à le connaître et comblez au mieux ses besoins principaux 😉

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